Architecture du château
Du gothique flamboyant à la première Renaissance

 

Conçu dans un style Louis XII par Pierre de Rohan, le château offre aux visiteurs un bel exemple de construction à la croisée du gothique flamboyant et du style Renaissance.

Pourvue d'une tour à chaque angle, l'enceinte délimite un vaste quadrilatère divisé en trois parties : la cour d’honneur desservie par le châtelet, centrée sur la chapelle, le jardin dans la partie sud, à l’arrière du logis, la basse cour au nord, séparée de la cour d’honneur par un mur percé d’une porte monumentale actuellement en ruine

Plan général du Chateau de Mortiercrolles

 

Chatelet du Chateau de Mortiercrolles

 

Le châtelet

Un châtelet d’entrée imposant marque le passage du gothique flamboyant à la première Renaissance.

Composé de deux tours cylindriques et d’un pavillon central de même hauteur, le châtelet était accessible par deux pont-levis, un pont principal, l’autre pour les piétons, dont les appareillages sont encore visibles sur la façade.

Les tours sont bâties sur une assise de schiste comme le pavillon central et sont habillées d’une alternance de tuffeau et de briques. Les fenêtres des tours sont désaxées vers le sud, tandis que celles du pavillon marquent l’évolution des styles : moulures prismatiques pour celle du premier étage, pilastres ioniques pour celle du deuxième étage et pilastres doriques pour celle du troisième. Le toit du pavillon est en soufflet tandis que les poivrières des tours sont pourvues d’importantes cheminées en brique.

 

Corps de logis du Chateau de Mortiercrolles

 

Le corps de Logis

Un logis de campagne dont les remarquables lucarnes sont le luxe princier.

Orienté nord-sud et donnant à l’est sur les douves, le corps de logis est bâti en schiste. La façade principale est la façade nord qui est sans saillie hormis le porche d’entrée en bois à soufflet. Elle porte quatre travées de fenêtres croisées avec moulures prismatiques se recoupant aux angles au-dessus desquelles se trouvent les quatre remarquables lucarnes en tuffeau flanquées de pilastres torsadés surmontés de pinacles.

Les frontons triangulaires sont abondamment sculptés de mâcles, de roses, de fleurs d’arum, de coquilles Saint Jacques et de feuillages. Ces lucarnes sont le principal luxe de Mortiercrolles. Sur la façade sud, on trouve une tour d’escalier en saillie ainsi que les ruines d’un bâtiment perpendiculaire qui accueillait la salle basse et la salle haute du château.

 

Chapelle du Chateau de Mortiercrolles

La chapelle

La chapelle est un exemple unique de finesse et d’élégance qui marque l’introduction en Anjou de l’Art Italien de la Renaissance.

Bâtie face au corps de logis, la chapelle de style gothique flamboyant dépasse la courtine est et son chevet orné de trois baies déborde sur la douve. On y retrouve l’alternance de tuffeau et de briques du châtelet d’entrée, cette fois à l’extérieur comme à l’intérieur.

Au sol récemment rénové avec les mêmes matériaux qu’à l’origine, un dallage alternant la pierre blanche du Val de Loire et le schiste bleu de Nozay complète la polychromie de l’ensemble.

Avec des dimensions qui en font une cathédrale en réduction, la chapelle abrite deux éléments qui marquent le passage du gothique à la Renaissance Italienne : la porte latérale sud et la piscine du chœur, aux décors de noix, de boules torsadées, de feuillages déchiquetés et de fleurs d’arum.

 

Pigeonnier du Chateau de Mortiercrolles

Le pigeonnier

Ancienne tour de garde, situé au nord-est de l’enceinte, de forme circulaire à l’extérieur, le pigeonnier est de forme hexagonale à l’intérieur.  

Situé au-dessus d’une pièce voutée, munie de meurtrières prenant les douves nord et est en enfilade, il ne peut avoir un poteau central avec l’échelle permettant d’accéder aux nichoirs (boulin), ceux-ci correspondant aussi aux perchoirs nécessaires pour  le repos des pigeons. Il a donc une structure très particulière : en bas, des cavités dans la maçonnerie permettant aux hommes d’armes de prendre les douves en enfilade comme dans la pièce en dessous, puis des rangées horizontales de perchoirs en bois et enfin, les rangées de boulins en ardoises, tous les deux identiques aux témoins retrouvés dans la maçonnerie.

Il a été restauré en 2010 et était initialement recouvert d’un toit en poivrière muni de lucarnes d’envol et d’un lanternon.

 

 

Les communs du Chateau de Mortiercrolles

 

Les communs

Ils se décomposent en 2 parties. La première, dans la cour d’honneur, correspond aux celliers et greniers et comporte un étage de plus que dans l’autre partie. Les lucarnes y sont plus grandes que dans la basse-cour.

La seconde, dans la basse cour, correspond aux écuries en bas et au stockage de la paille à l’étage. Il y avait le long du mur est des petits bâtiments correspondants aux différents métiers nécessaires à la vie en autarcie.

 

 

Enceinte du Chateau de Mortiercrolles

 

L’enceinte

L’enceinte entourée de douves en eau permet de bien comprendre le passage de la forteresse du XIVème siècle au manoir d’agrément de la fin du XVème.

La façade nord de l’enceinte date de la forteresse d’origine et les deux tours d’angle y sont en schiste. On peut noter sur cette façade nord l’ancien pont-levis ainsi qu’une ouverture qui permettait aux chevaux de s’abreuver dans les douves.

La façade est permet de découvrir l’enfilade de la chapelle et du corps de logis. Les deux tours de la façade sud, construites  dans le même style que les tours du châtelet, avec alternance de briques  et de tuffeau et poivrières, constituent des petits manoirs indépendants.

Enfin, la perspective de l’enceinte à l’ouest permet de découvrir le châtelet et le nouveau pont, restitué en 2018  en bois et métal sur les piles d’origine, qui apporte à l’ensemble légèreté et transparence en permettant aux douves d’encercler à nouveau l’ensemble de la courtine.

 

 

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